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Naviguer à travers le changement

Naviguer à travers l’inconfort, le changement et la tristesse. Chacun en fait l’expérience. Et ces obstacles ne sont pas optionnels. Ils font partie intégrante du voyage. Parfois, cela implique de tout recommencer à zéro.
Parfois, nous trouvons l’inspiration depuis une source nouvelle, improbable. Parfois, nous devons accepter un écueil brutal et le transformer.

Dans les Yoga Sutras, Patanjali identifie 6 états (en référence au yoga) qui font obstacle à une pratique épanouie.

Vyadhi : La blessure ou la maladie
Styana : La perte d’intérêt
Samshaya : Le doute
Pramada : Le manque d’attention
Alasya : Le sentiment de léthargie
Avirati : La distraction des sens
Bhrantidarshana : La confusion ou la perception erronée de la réalité
Alabdhabhumikatva : L’incapacité à progresser.

Il en va de même pour la vie. En les contemplant, nous pouvons rendre ces états passagers et être à même de rebondir, de nous adapter et de découvrir nos ressources insoupçonnées.

Aussi désagréables que soient l’impermanence, l’insécurité ou encore l’incertitude, une zone de turbulences devient progressivement celle de l’évolution et de la transcendance.
L’épreuve, et la déstabilisation qu’elle engendre, après nous avoir momentanément anéantis, évolue vers une source d’inspiration et de grande poussée en avant. Nous pouvons passer outre, nous réajuster, indéfiniment. Nous apercevons finalement l’abondance née de la trivialité, qui nous permettra d’innover et croître.

« Le destin ne doit pas être confondu avec la fatalité, où l’on a aucune influence sur l’issue. Le destin exige que nous fassions des pas vers lui, que nous l’accompagnions dans sa croissance, surtout dans les moments de doute et de faiblesse. Et si nous trouvons le courage d’avancer dans sa direction malgré l’absence de grands signes, nous sommes souvent gratifiés des petits miracles de confirmation et de synchronisation que nous espérions depuis le début. »
Toko-pa Turner

Notre cerveau, ce dictateur

Notre cerveau est un dictateur. Il nous impose sa volonté, sa vison des choses, milite pour sa satisfaction instantanée. Il crée les pires raccourcis, déforme la vérité et réduit notre champ de vision à de simples perceptions. Sous son influence, nous devenons impulsifs et colériques.

Le mental est un bourreau sournois. On ne se rend même plus compte que l’on est sous son emprise. Pourtant, vous en avez peut-être déjà fait l’expérience. Quand vous prenez conscience que « quelque chose » ne va pas (épuisement émotionnel, dépression, impétuosité, mal-être…), et essayez de voir les choses clairement, de calmer vos pensées, de vous arrêter un instant : c’est pire qu’avant.
Le mental se débat: il donne tout ce qu’il a pour ne pas être bâillonné et tu, et garder le pouvoir absolu.

C’est le moment de persévérer, car nous pouvons l’obliger à déposer les armes. Le mental est comme un enfant tempétueux et turbulent : cela exige un effort constant de l’éduquer et de l’amener à de meilleurs sentiments. Le mental doit être discipliné, guidé, et développé.

Comment est-ce possible?

– Prendre du temps pour soi. Quelques minutes pendant lesquelles on est attentif à la façon dont notre corps, nos réactions et notre souffle sont des miroirs de notre état émotionnel.
– Beaucoup de temps dans notre vie est consacré est trouver du sens (souvent traduit par l’achat compulsif, la distraction, l’occupation permanente) On est en quête d’autre chose mais le mental nous rappelle à lui. On dirige notre attention, quelques instants, sur un point de concentration précis (le souffle, les sons, les sensations corporelles)
– Bouger et respirer simultanément, en conscience.
– Cultiver le silence. 2,3 minutes.
– S’arrêter de temps en temps, juste pour se rappeler d’être et de respirer.

Voilà, c’est le tout début de la pleine conscience et de la méditation. L’éducation étant l’art de la répétition, on va devoir recommencer et recommencer encore. Pour se libérer des chaînes du mental et recouvrer notre souveraineté.

Jugements

Trop rigide, trop niais, malhonnête, grande gueule, pingre.
On passe notre temps à juger. On voit les choses depuis nous-mêmes, et on prend les décisions qui en découlent en fonction de nos ressentis et de nos perceptions souvent très personnelles et donc…erronées, d’une façon ou d’une autre.

Bien sûr, on pense toujours être celui ou celle qui a raison.
C’est facile. Et je ne juge pas 😅
Simplement, si l’autre a tort, ça nous évite de passer par la case remise en question.

Pourtant, c’est un soulagement que de se détacher de notre interprétation et considérer le contexte global en prenant un peu de hauteur. On peut s’épuiser en ruminations, ballotés par des pensées en boucle, non constructives et bornées.
Quoique l’on présume ou imagine: on se saura jamais tout. Nous n’avons que rarement tous les éléments à disposition.

Il faut parfois accepter de ne pas se comprendre, de ne pas être d’accord. Ce qui ne justifie pas pour autant le manque de respect, la fourberie ou la lâcheté. Mais les points de vue divergents animent et nourrissent notre monde. C’est en campant fermement sur nos positions que tout bascule dans la démesure.

Le yoga nous invite à nous questionner sans cesse sur nos choix, nos jugements et notre vision des choses. Il ne s’agit pas de nous rabaisser ou de nous faire perdre confiance en nous et en nos capacités. Mais en faisant quelques pas en arrière, en se changeant les idées, en s’interrogeant, nous sommes libre de considérer les situations avec plus de clarté et moins d’hostilité, pour ce qu’elles sont, davantage que pour ce que l’on en perçoit.

Vinyasa Krama

Selon la tradition, le Vinyasa Krama ou « progression éclairée » fait référence à la science du séquençage. Il s’agit de l’ensemble des connaissances permettant de concevoir des cours de manière systématique afin d’atteindre des objectifs spécifiques, par le biais d’une progression soigneusement élaborée. Pour le professeur, l’étude du Vinyasa Krama comprendra les systèmes de connaissance éprouvés de l’Ayurveda, la science du bien-être, du pranayama, la science de la respiration, de l’asana, la méthodologie liée à nos systèmes corporels, de la méditation, la science de l’esprit et, finalement, de l’âme et du tantra, qui tissent ensemble les mondes de l’esprit, de l’énergie et de la matière.

Le vinyasa krama est traditionnellement transmis de maitre à élève. Son but est :
* D’assurer le développement global du corps (flexibilité, force, mobilité)
* D’utiliser le mouvement dynamique pour travailler des groupes musculaires opposés, avant de s’immobiliser ou de « tenir » une posture.
* De prendre conscience et tonifier les différents organes internes en préparation de la posture finale.
* De maîtriser et diriger le mouvement du prana, afin d’approfondir les aspects les plus subtils de tout asana. C’est le souffle qui initie le mouvement, et non l’inverse.

On met un peu de tout aujourd’hui dans la pratique du yoga Vinyasa. Mon professeur l’appelle le « mix shit up » On prend des choses à droite à gauche sans réelles connaissances et on vous pond une séance. Alors, attention à plusieurs choses : La glorification du mouvement permanent au cours d’une séance. Le but du yoga est d’atteindre l’immobilité de l’esprit et du corps. Pour cela, il faut arrêter de bouger. Vous vous sentez bien après un tel cours? C’est normal, vous avez libéré des endorphines, vous avez la tête dans les nuages. C’est bien le problème: Les doshas Vata (instalibilté mentale et émotionnelle, manque de discernement) et Pitta (colère, irritabilité) ont été aggravés…Assurez-vos que le professeur connaisse les mouvements subtils du prana (du souffle et de l’énergie) ainsi que leurs effets à longs termes sur les organes internes. Indice : vous n’en trouverez pas beaucoup.

Bonnes pratiques! 

La douleur n’est pas une fatalité

La douleur n’est pas une fatalité. Parfois elle nous accompagne depuis si longtemps qu’elle finit par faire partie de notre identité. Nous devenons notre douleur.
Pendant des années, j’ai cru que j’étais condamnée à souffrir toute ma vie. J’avais tout fait comme il faut : passé des batteries d’examens et consulté des spécialistes, une opération, une longue convalescence, des douleurs persistantes et encore plus intenses. J’ai commencé à m’interroger quand on m’a dit 2 choses : Mademoiselle, pensez à autre chose. Et : C’est psychosomatique mon petit (air désolé 😔)

Mon hystérie et moi-même sommes donc parties chercher des solutions ailleurs.
Du côté des médecines traditionnelles et millénaires, qui prennent en compte le globalité de ce que nous sommes : le corps fonctionne avec la tête et inversement.

Il est important de comprendre, à mon sens, qu’un seul praticien et une seule médecine n’apporteront pas toutes les réponses. Il faut chercher, tâtonner, partir à la découverte de notre corps qui, encore à notre époque, garde de nombreux mystères. Bien souvent les diagnostics et les constatations se recoupent, à nous de trouver notre chemin à travers.

En cours particuliers, je rencontre toutes formes de douleurs ou de pathologies. J’écoute et guide chacun grâce à l’expertise acquise au fil des années. Toutefois, je suis loin de tout savoir et je conseille souvent d’autres praticiens pour une prise en charge globale, dans laquelle chacun possède son propre domaine de compétence. Des solutions existent, nous ne sommes pas condamnés à être prisonnier de notre corps ni de nos souffrances.

Les praticiens qui m’ont soulagée/guérie au fil des années et sont une grande source d’inspiration : Eric Pouille, acupuncteur à Béthune, Agathe Philbé, praticiennne du mouvement, Ohad Naharin, chorégraphe, Rod stryker, mon professeur de yoga, David Meynardie, mon ostéopathe et Ido Portal pour sa conception du corps et du mouvement. Merci à eux 

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