Parfois j’ai la flemme. L’idée de me mettre sur mon tapis me séduit, et puis je change d’avis au profit de n’importe quelle autre activité.
En quelques années, la tendance s’est inversée: avant il me fallait une pratique physique forte pour me calmer, en espérant que cela soit suffisant pour prendre quelques respirations sans m’énerver. Maintenant, je m’installe en méditation avec plaisir, mais la pratique des postures devient plus problématique. L’envie est une chose, la réalisation en est une autre.
Voilà, j’en viens à trouver des excuses : j’ai du travail en retard, je suis trop fatiguée, je dois repeindre le salon, tailler la haie (Bon ça c’est pas vrai ). J’ai plutôt besoin de chausser mes baskets (ce que je fais) ou d’enfourcher mon vélo.
Dans mon métier, la pratique des postures est souvent liée à la prochaine classe que l’on va dispenser. On est toujours en train de chercher l’inspiration, comment inclure cette posture dans la prochaine classe, analyser les ressentis, réaligner le corps. Bref: il n’y a plus beaucoup de spontanéité, tout devient réfléchi, planifié.
Et c’est difficile de retrouver du plaisir de cette façon.
Jai besoin de redécouvrir une pratique en “vrai”. D’être auprès de mon professeur, de ressentir l’ambiance et l’énergie collective d’une salle de cours, de n’être là que pour moi, de vibrer. De me rappeler à quel point une pratique peut nous confronter, nous bouleverser, nous élever, nous changer pour le meilleur et l’insoupçonné.
Bientôt, j’aurai la chance de retrouver cette connexion intime à la pratique.
Que vous pratiquiez depuis longtemps ou non : une séance de yoga est à propos de vous. Pas du prof qui est là pour vous guider tout en sachant s’effacer, ni à propos de vos voisins qui font différemment de vous. Ce qui compte, c’est vous. Votre corps, votre souffle, votre cœur. Vous vous reconnectez à vous. Et c’est assez sublime et fort comme ça!