Cette semaine, je lisais que : « le trou de lapin de l’auto-illusion est profond. »
À quel point nous fourvoyons-nous sur notre vie, nos choix et la personne que nous croyons être?
À quel point, bernés par les voiles de l’illusion, notre désir de briller, la crainte de renoncer et de perdre, nos attachements profonds, nos dégoûts et inimités, nous imaginons être en pleine possession de nos moyens et faire des choix lucides et conscients?
Nous naviguons sous un ciel brumeux.
Si on s’arrête, il nous tombe soudainement sur la tête : les mémoires et le meurtrissures, les conditionnements générationnels, les limites imposées par les croyances et la société, les options par dépit. Alors aussi longtemps que possible, nous mettons tout en œuvre pour ne pas stopper la course folle, pour ne pas ressentir.
La pratique du yoga, dans son aspect méditatif et introspectif, continue de soulever les questionnements nécessaires et d’interroger les habitudes et les choix.
Tel qu’il est présenté aujourd’hui, le yoga s’inscrit le plus souvent dans l’action : mouvoir, enchaîner, étirer, contraindre. Il y a trop peu de place pour arrêter. Être. Contempler.
Le terme « résilience » me dérange, sûrement pour l’avoir entendu partout, à tort et à travers.Mais c’est pourtant de cela qu’il s’agit.
Ma pratique, et ma vie, se transforment peu à peu, pour avoir enfin accepté que le but ultime semble n’être rien d’autre que de lâcher prise.
C’est une façon d’accepter de chuter. De choisir consciemment une forme de renoncement et d’abandon voltaire. De ne pas s’accrocher, toutes griffes dehors, pour protéger et retenir.Je n’y vois pas d’échec ou de capitulation, seulement l’acceptation de se laisser porter et vivre. D’agir en faisant de notre mieux et en s’autorisant à être vulnérable, en accueillant un inconnu que personne ne peut contrôler.
Notre mission est peut être seulement de nous libérer de la contrainte de l’idée que l’on a de soi.Et de nous immerger courageusement dans la réalité.