Les dieux Hindous
L’hindouisme est particulièrement connu pour ses deux grandes épopées, le Ramayana et le Mahabharata, récits célébrant les deux plus illustres incarnations du dieu Vishnu.
Ces épopées populaires racontent exploits guerriers et amoureux et font apparaitre de nouvelles croyances fondées sur la dévotion et l’action désintéressée. Les Puranas font notamment apparaitre la trinité Hindoue : la Trimûrti.
→ La Trimûrti
- Brahma,le créateur de l’univers.
Rôle : Il incarne la création.
Légende : Né dans une fleur de lotus, elle-même émergeant du cordon ombilical de Vishnu, Brahma possède quatre têtes couronnées et quatre bras.
Son épouse est Saraswati.
Monture : Sa monture est un cygne.
Attributs : Il tient les quatre Védas dans ses mains.
Malgré son importance hiérarchique, Brahma est peu vénéré par les hindous.
Un seul temple lui est véritablement dédié dans tout l’Inde : à Pushkar, au Rajasthan.
2. Vishnu, le préservateur, divinité solaire qui combat pour le bien et descend sur terre pour aider l’humanité.
Rôle : Appelé aussi Narayana, il incarne la préservation.
Légende : Vishnu a pour mission de préserver l’ordre du monde. Lorsque ce dernier est perturbé, Vishnu s’incarne pour descendre sur terre sous forme d’un avatar. Les textes sacrés en recensent dix.
Son épouse est Lakshmi.
Attributs : Comme Brahma, il possède quatre bras.
Dans une main, il tient une conque (shanka) dans laquelle il souffle pour vaincre les démons.
Dans une autre il tient un disque tournoyant autour de son index, c’est la « spirale de l’éveil » avec laquelle il décapite les forces du mal.
Dans la troisième main se trouve une masse d’or (gadha), symbole de son pouvoir.
Dans la quatrième il tient parfois une fleur de lotus.
Il porte des vêtements jaunes
Monture : Sa monture est l’aigle Garuda. Il est aussi accompagné d’un serpent à plusieurs têtes (Shesa).
Les avatars de Vishnu
Matsya, le poisson qui sauva le monde du déluge et qui récupéra les 4 Védas au fond de l’océan.
Kurma, la tortue. Elle souleva le Mont Mandara au milieu de l’océan avec sa carapace pour que les divinités puissent s’asseoir dessus et ainsi récupérer le nectar de l’immortalité.
Varaha, le sanglier. Pendant 1000 ans, il combattit le démon Hiranyaksha qui avait plongé la déesse de la Terre, Prithivi, au fond de l’océan.
Narasimha, l’homme-lion. Il débarrassa le monde du démon Hiranyakashipu. Brahma, séduit par les offrandes de ce dernier, lui avait accordé l’invulnérabilité. Il ne pouvait être tué ni par un homme, ni par un animal. C’est donc sous une forme mi-humaine, mi-animale que Vishnu se manifesta.
Vamana, le nain. Le démon Bali avait réussi à prendre le contrôle de la terre, du paradis et de l’enfer.
Vamana se présenta devant lui et demanda à Bali de lui donner autant de terrain qu’il pourrait parcourir en trois pas. Bali, amusé par ce nain, accepta.
En deux pas Vamana couvrit la Terre et le paradis puis, dans sa grande bonté, laissa l’enfer à Bali.
C’est ainsi que Vamana sauva le monde.
Parashurama. C’est la première incarnation humaine de Vishnu.
Rama, héros du Ramayana, est le fils de Dashrata, roi d’Ayodhya.
Il combattit le tyran Ravana avec l’aide du dieu-singe Hanuman et devint un souverain exemplaire après 14 ans d’exil.
Krishna, C’est l’avatar de Vishnu le plus populaire. Krishna est quasiment considéré comme un dieu à part entière par certains hindous.
Krishna apparaît dans le Mahabharata et plus particulièrement dans la Bhagavad Gita, aux côtés des Pandava dans leur lutte contre les Kaurava.
Son enfance et l’amour qu’il porte à son épouse Radha ont inspiré les poètes.
Krishna est représenté avec la peau bleue, jouant de la flûte les jambes croisées. Des paons se trouvent à ses côtés. La vache est son animal de compagnie.
Bouddha, Fondateur du bouddhisme, les hindous le considèrent comme le neuvième avatar.
Vishnu prend ici le rôle de professeur. Bien que très différent de l’enseignement des brahmanes, le bouddhisme a été intégré par les hindous comme une part de leur culture.
Bouddha « l’illuminé » est généralement représenté en couleur dorée, avec des grands lobes d’oreilles, les yeux mi-clos et vêtu de vêtements oranges.
Kalki, la dernière incarnation de Vishnu. Il apparaîtra sur un cheval blanc à la fin des temps sombres que nous traversons (kaliyuga).
L’exterminateur Kalki, d’un coup de pied réduira le globe en poudre et détruira tous les démons pour reconstruire un monde nouveau.
3. Shiva, à la fois créateur et destructeur, Seigneur du Yoga.
En raison de son aspect de destructeur, il est le plus ambivalent des trois dieux de la trimûrti.
Rôle : C’est le dieu de la destruction.
Légende : Shiva est un personnage complexe et contradictoire.
Il représente la destruction mais celle-ci à pour but la création d’un monde nouveau. L’emblème de Shiva est d’ailleurs le lingam (un phallus), symbole de la création.
Il a les yeux mi-clos car il les ouvre lors de la création du monde et les ferme pour mettre fin à l’univers et amorcer un nouveau cycle.
Monture : Sa monture est le taureau Nandi qui fait lui-même l’objet d’un culte.
Attributs : Il est représenté avec un troisième œil, symbole de sagesse, au milieu du front et avec un cobra autour du cou.
Il porte un trident et tient un petit instrument de percussions. Il est assis sur une peau de tigre, symbole de l’énergie potentielle. Shiva représente en effet la source créatrice en sommeil. De sa chevelure, dans laquelle se trouve un croissant de lune, symbole du cycle du temps, s’écoule le Gange, fleuve sacré de l’hindouisme.
Shiva est représenté sous différente forme (l’ascétique, le yogi, le mendiant…) et possède, d’après les textes, 1008 noms.
L’une des plus célèbres est le Shiva Nataraja
Rôle : Danseur cosmique qui rythme la destruction et la création du monde.
Légende : Shiva est marié à Shakti, la déesse-mère. Elle-même a plusieurs noms suivant la fonction qu’elle occupe (Parvati, Durga, Kali…). Il a deux fils, nés de Parvati : Ganesh et Skanda. La famille vit au sommet du Mont Kailasa dans l’Himalaya.
Attributs : il est alors représenté avec 4 bras.
La main supérieure droite tient une clochette qui rythme la création.
La main gauche supérieure tient la flamme de la destruction.
La main inférieure droite est tenue dans un geste de protection (abhaya mudra).
La main inférieure gauche pointe vers le pied gauche tenu en l’air : il montre ainsi son pouvoir de grâce. Sous son pied droit, il écrase un nain-démon symbole de l’ignorance.
Son immense chevelure montre son pouvoir et il est entouré d’un cercle de feu.
Saraswati, déesse de l’intelligence, de l’écriture et des sciences.
Rôle : Elle est la déesse de la connaissance et des arts
Légende : Epouse de Brahmâ.
Monture : Elle est parfois représentée assise sur un lotus.
Attributs : Elle possède quatre bras.
Dans une main elle tient un livre d’écritures sacrées, dans une autre un rosaire.
Avec ses deux autres mains elle joue d’un instrument à cordes. Vêtue sobrement d’un sari blanc, elle est accompagnée d’un paon ou d’un cygne, symboles de pureté et de beauté.
Lakshmi, déesse de la joie, de l’harmonie et de l’équilibre.
Rôle : Elle est la déesse de la beauté, de la fortune et de la prospérité. C’est la déesse mère bienveillante.
Légende : Epouse de Vishnu. Elle symbolise l’harmonie, la joie et l’équilibre et a quatre mains qui représentent la vertu.
Des pièces d’or s’écoulent de l’une d’entre elles pendant qu’elle bénit les fidèles de l’autre.
Attributs : Elle n’a pas d’attributs particuliers. Elle n’est pas armée.
Couronnée, elle porte un sari rouge et est assise sur un lotus.
Monture : Elle est entourée par deux éléphants blancs, symboles de chance.
Elle est elle-même vénérée par de nombreux dieux, dont Ganesh.
Parvati, épouse de Shiva.
Rôle : Parvati est la forme bienveillante de Shakti, la déesse-mère. Elle est le symbole de l’épouse aimante.
Légende : Adoratrice de Shiva dès son enfance, Parvati émit le vœux d’épouser Shiva. Celui-ci, ascète, se refusa à elle. Pour lui prouver son amour et sa dévotion, elle se retira dans la forêt en signe de pénitence. Shiva se déguisa en Brahmane et alla voir Parvati pour tester sa volonté. Impressionné par sa force spirituelle, Shiva demanda à Parvataraja la main de sa fille. Le mariage de Shiva et Parvati fut célébré avec faste. Elle est la mère de Ganesh et de Skanda.
Ganesh, le sage à tête d’éléphant.
C’est sans doute la divinité la plus populaire de l’Inde.
Rôle : C’est le dieu du savoir et de la vertu. Porteur de chance, les hindous le prient avant d’entreprendre une action importante.
Légende : Fils de Shiva et Parvati. Ganesh n’est pas né avec une tête d’éléphant. Selon la légende, Ganesh a vu le jour alors que son père était parti combattre les démons. Un jour, sa mère lui demande de garder l’entrée de la maison pendant qu’elle se baigne. C’est alors que Shiva revient.
Ganesh, ne sachant pas qu’il est son père, lui refuse le droit d’entrer. Shiva, ignorant qu’il a un fils et furieux de se voir défier par un enfant, lui coupe la tête. Parvati, folle de douleur, ordonne à Shiva de ressusciter son fils. Il envoie alors ses serviteurs en leur demandant de ramener la tête de la première créature vivante qu’ils croiseront. C’est donc la tête d’un éléphant qu’ils rapportèrent.
Monture : Sa monture est un rat.
Attribut : Il est reconnaissable à sa tête d’éléphant et à son corps obèse. Il est assis sur un trône et il porte une couronne. Il tient une hache dans sa main et mange des petites pâtisseries. Il est parfois représenté avec un nœud coulant et un crochet à éléphants.
Durga, l’Inaccessible.
Rôle : Elle est la conscience transcendante dans toute la connaissance. Elle est le vide dans tous les vides.
Légende : Epouse de Shiva. Durga est une des formes sous laquelle Shakti, la déesse-mère est apparue à l’appel des dieux pour combattre le buffle-démon Mahisha.
Attributs : Elle porte un sari rouge symbolisant l’action et la destruction des démons.
Elle a plusieurs bras car les dieux lui ont chacun donné une arme pour se battre : le disque de Vishnu, la lance de Kumara, l’arc et la flèche de Surya, le dieu du soleil, la hache de Chandra, le dieu de la lune, une masse de Yama, le dieu de la mort, la hache d’Agni, le dieu du feu, la conque de Vayu, le dieu du vent et le trident de Shiva. Elle est souvent représentée avec huit bras.
Monture : Ainsi armée, elle partit tuer Mahisha en chevauchant un lion.
Devi, la déesse-mère.
Devi est le terme générique sanscrit désignant les déesses, contreparties féminines (Shakti) des Dieux.
Devi signifie littérallement « brillante ». La parèdre (contrepartie féminine) d’un Dieu n’est pas « en soi », différente de Lui . Elle n’est pas une autre entité, mais une autre expression : elle est sa puissance de création, on peut aussi dire sa force spirituelle.
« Les dieux assemblés s’approchant de la Grande Déesse lui demandèrent : « Qui es-tu ? »
Elle leur répondit : « Je suis la forme apparente du principe ultime, le Brahman. De moi sont issus la Nature et la Personne qui constituent l’univers. »
Kali, la Noire, la Terrible.
Rôle : Kali est une incarnation de Durga, née de Brahma, Vishnu et Shiva, afin de détruire les démons.
Légende : Epouse de Shiva. Chaque goutte de sang des démons tombée à terre faisait naître d’autres démons. Pour les vaincre, Durga s’incarna en Kali qui avala le démon afin que le calme règne de nouveau sur Terre.
On célèbre chaque année la Durga Puja, la victoire sur le mal, surtout au Bengale où le culte de Kali est très présent.
Attributs : Sa représentation est terrible, avec une longue langue pendante rouge et une guirlande de crânes autour du cou. De sa main gauche, elle tient souvent une tête coupée ce qui veut signifier l’annihilation de la force du mal.
Indra, dieu de la foudre, du ciel et des pluies, roi des dieux, le guerrier.
Rôle : Dieu-roi suprême du ciel, de l’atmosphère, de la foudre, des orages et de la pluie.
Légende : Le mythe le plus fameux du Rig-Véda est la victoire d’Indra sur le démon géant Vritra, qui bloquait les eaux dans la montagne. Indra lança la foudre sur Vritra, libérant du même coup les eaux et le soleil. Considéré aussi comme le dieu de la fertilité, grâce à l’eau qu’il apporte à la terre. Indra, dernier des dieux guerriers représente la force et la puissance.
Attributs : Extraordinaire buveur du Soma (le dieu Soma représente le liquide, la fraîcheur et la lune, personnification d’une plante hallucinogène, liqueur magique) « breuvage d’immortalité » et nourriture rituelle des dieux.
Dieux secondaires
Agni, dieu du feu.
Rôle : Agni est le dieu du Feu, représentant les forces de la lumière.
Légende : Il est l’étincelle de la vie détenue dans chaque être vivant. Incarnant le sacrifice, Agni est considéré comme un médiateur entre les mortels et les dieux à qui il transmet les offrandes.
Monture : Il monte un bélier (animal sacrificiel). Plus de deux cents hymnes du Rig-Véda lui sont consacrés.
Skanda, dieu de la guerre à six têtes.
Rôle : Dieu de la guerre et de la chasteté, créé pour détruire les démons.
Légende : Deuxième fils de Shiva et de Parvati. Skanda est un dieu plein de force et d’ardeur. Il est le plus féroce de tous les Dieux. Il obtient tout ce qu’il veut par son courage et sa volonté. Il combat les ignorants et offre sa force à qui veut rechercher la spiritualité.
Attributs : D’une main il tient une lance appelée sakti symbolisant les tendances de destruction et les pulsion négatives de l’humanité. Mais de l’autre main il bénit toujours ses adorateurs.
Ses temples et son culte sont interdits aux femmes.
Soma, dieu de la lune et de l’inspiration, assimilé à la boisson qui porte son nom.
Rôle : Le dieu Soma est la liqueur d’immortalité, nourriture rituelle des dieux.
Légende : Le dieu Soma représente le liquide, la lune et la fraîcheur, il est la personnification d’une plante hallucinogène pressée et bue durant le rituel, dont la préparation se trouvait au coeur du sacrifice védique.
L’identité de cette plante a provoqué bien des commentaires peut-être s’agit-il de l’Amanita muscaria utilisée durant des millénaires par les chamanes sibériens pour susciter des états extatiques.
Ce champignon qui pousse en Sibérie et en Afghanistan était sans doute connu des Aryens.
Cependant il fut remplacé par une autre substance peu à peu car il n’existait qu’en petites quantités dans la vallée de l’indus et les plaines du nord de l’Inde.
Surya, Dieu Soleil.
Rôle : Dieu du Soleil.
Légende : Il a quatre épouses, Saljnâ, la connaissance, Râjnî, la souveraineté, Prabhâ, la lumière et Châyâ, l’ombre.
C’est le père de Manu, le premier homme et le législateur de l’humanité, mais aussi de Yama, le dieu de la Mort et de Yamî qui deviendra, après sa mort, la rivière Yamunâ, un des trois fleuves les plus sacrés de l’Hindouisme
Monture : Sûrya se déplace dans un char conduit par Aruna et tiré par sept chevaux ou un cheval à sept têtes, représentant les jours de la semaine.
Rudra, le « hurleur », dieu du tonnerre qui brandit la foudre destructrice. C’est la face sombre de Shiva.
Rôle : Dieu des animaux, de la mort, des orages.
Légende : Dieu hurleur effrayant et dieu des tempêtes. Il représente le côté le plus mystérieux du grand dieu, il n’intervient que dans certaines incarnations (avatars de Krishna) pour rappeler à Shiva qu’il n’y a pas de dualité en lui (puisque Shiva est une conscience pure).
Varuna, dieu védique de la mer, seigneur des eaux cosmiques.
Rôle : Varuna est à la fois un asura (esprits démoniaques) et un deva (puissance agissante qui se manifeste dans les phénomènes naturels et mentaux)
Il est le maître du rta, l’énergie qui permet de maintenir l’ordre de l’univers.
Légende : Dieu « aux mille yeux », il possède un caractère violent, et ses colères sont redoutées des hommes. Varuna est aussi un dieu de la mort et peut accorder l’immortalité. Il est également associé à l’élément liquide, lorsque celui- ci se trouve en masse (cours d’eau, lacs, océans), tandis que la pluie est surtout associée à Mitra. Après qu’Indra lui eut ravi sa place de maître de l’univers, Varuna devint le dieu des océans et des rivières, et le gardien des âmes des noyés. Il est servi par les nagâs, êtres mi-hommes, mi-serpents.
Monture : Il chevauche un makara, monstre marin.
Attributs : Divinité lunaire, il est parfois représenté comme un homme à la peau claire portant une armure en or ainsi qu’un « lasso » fait à partir d’un serpent.
Vayu, dieu védique du vent.
Rôle : Vâyu est le dieu du vent et gardien du nord-ouest. Il est également nommé Vata. Il est le souffle des dieux, va où il veut et ne peut être vu.
Légende : Vâyu accorde la renommée et la richesse à ses adorateurs, disperse leurs ennemis et protège les faibles.
Monture : Il est représenté juché sur une antilope (rapide comme le vent).
Attributs : Son attribut est généralement un étendard.
Mitra, dieu de la lumière.
Rôle : Mitra représentait la souveraineté sur le plan terrestre et Varuna sur le plan surnaturel.
Légende : Mitra, dont le nom signifie « contrat », était le garant de l’amitié et des accords entre les hommes, tandis que Varuna était le garant de l’ordre cosmique.
Mitra était toujours présenté comme amical, tandis que Varuna était un dieu violent, aux colères terribles. Il était donc plus étroitement associé aux prêtres (Brahmanes) alors que Varuna était plus proche des guerriers (Kshatriya).
Ushas, déesse du ciel et de l’aurore.
Rôle : Dans le Rig-Veda, la Déesse Ushas est identifiée à l’Aube, l’Aurore.
Légende : Elle se révèle quotidiennement avec la venue du jour. C’est une jeune fille au teint resplendissant qui, traversant le ciel sur son char doré tiré par cent chevaux, précède Suryâ.
Elle dissipe les noirceurs de la nuit et écarte les démons.
Elle stimule la vie et met le monde en mouvement. Elle accorde force et renommée. Elle est associée à l’énergie vitale, au souffle des créatures vivantes. La régularité de son retour souligne la force qui, en elle, participe de l’ordre cosmique, au détriment du chaos qui, toujours, menace l’univers.
Usha est donc une déesse bénéfique associée à la lumière et à l’abondance.
On la compare parfois à une vache.
Eclairant le monde, elle voit les faits et gestes de chacun : elle est l’oeil des dieux, mais elle ne juge rien des erreurs humaines.
→ Letilak (appelé aussi tika, bindi ou pottu) est une marque portée sur le front par la plupart des hindous. Quand il n’est pas tout simplement une marque censée porter bonheur, apposée au cours d’une cérémonie religieuse ou en guise de bienvenue, le tilak indique l’appartenance à un groupe religieux pour un homme ou la situation maritale pour une femme.
La plus ancienne référence au tilak connue provient du Rig-Veda. La déesse Usha, première épouse du dieu Sûrya, y apparaît portant une marque rouge vif sur le front, symbole du soleil levant.
Kama, dieu de l’érotisme.
Rôle : Kamadeva ou Kama (désir) est le dieu de l’érotisme et du désir amoureux.
Légende : Jeune, décrit comme le plus beau des dieux, il porte un arc fait de canne à sucre, la corde est une chaîne d’abeilles.
Attributs : Ses flèches sont faites des cinq fleurs qui inspirent l’amour : le jasmin, le champaka, le shirisha, le lotus bleu et la fleur de manguier. Il possède deux ou huit bras. Il est entouré d’oiseaux, de jeunes nymphes et de musiciens. Ainsi, tout en lui évoque le printemps, saison des amours.
Mentionné dans le Rig-Veda comme le plus puissant des dieux, il symbolise le moteur qui pousse les hommes à la perpétuation de leur espèce.
Kratu, dieu de l’inspiration intelligente, fils de Brahma.
Shiva Nataraja, dieu de la danse cosmique.
Rôle : Shiva accomplit la danse cosmique de la destruction et de la création de l’univers.
Légende : La danse cosmique symbolise le renouvellement périodique du monde, en un rythme infini de dissolutions et de naissances. Pour les hindous, la danse est plus ancienne que le monde lui-même car c’est précisément en dansant sur le mont Kailasa que Shiva créa le cosmos et notre Âge, en prenant cette posture au moment de la création, posant le pied droit sur la tête du démon primordial, Apasmârapurusa, symbole d’ignorance et de cécité, et le tue.
Attributs : Sa chevelure se déploie sauvagement tandis qu’il danse, transporté par le rythme du petit tambour en forme de sablier ou de clepsydre (damaru) qu’il tient dans la plus haute de ses mains droites. Ce rythme est la pulsation du cosmos (maya) qui naît à la vie grâce à l’action bénéfique de la danse créatrice, en créant, à chaque battement, l’air, le feu, l’eau et la terre, et réveillant ainsi la vie. Mais c’est de cette même danse que jaillira l’étincelle qui détruira le monde. Le cosmos est figuré par le cercle qui contient la divinité. Il jaillit des bouches fertiles du makara placé sur le socle de la statue.
Le moment de la création du cosmos est donc associé à sa destruction simultanée, symbolisée par les flammes qui bordent le cercle et la flamme unique que le Dieu tient dans sa main gauche supérieure. Cette flamme unique réduit tout à néant : elle fait écho au tambour créateur de la main droite supérieure.
Shiva Natâraja est le dieu Shiva en tant que Danseur cosmique.
Sa danse représente ses cinq puissances en action : création, préservation, dissolution, grâce obscuratrice, grâce révélatrice.
Hanuman, dieu-singe du Ramayana, incarnation de la Bhakti (dévotion).
Rôle : Hanuman est le dieu-singe fidèle à Rama. Ses autres noms sont Hanumat ou Pavan-Sutra.
Légende : Il est le fils de Vayu. Sa bravoure est relatée dans le Ramayana.
Selon cette épopée, il est ainsi décrit : sa face est aussi rouge que le plus brillant des rubis, sa queue est d’une interminable longueur. Hanuman est un être parfait. Personne ne peut l’égaler dans la compréhension et le sens des écritures. Il se tient sur un haut rocher et peut hurler comme le tonnerre.
Il vole au dessus des nuages et peut s’agrandir ou se rapetisser.
Un jour, avalé par un démon, il devint si petit qu’il put s’échapper par l’oreille du monstre.
A 10 ans, il était capable de soulever des collines. Il symbolise la force et l’intelligence, il est vénéré des combattants.
Après la délivrance de Sita, Sigriva, le roi-singe demanda à Hanuman de rejoindre l’armée des singes.
Celui ci refusa et pour preuve de son respect, il ouvrit sa poitrine où se trouvaient les images de Sita et de Rama. Il incarne ainsi la dévotion (bhakti) et l’humilité.
Lorsqu’Hanuman était encore tout jeune, il prit le soleil pour un fruit mûr. Il sauta, le saisit et le mit dans sa bouche. Les dieux étaient effrayés car sans l’astre, le monde était en péril, toute vie devenait impossible. Il prièrent alors le dieu-singe de recracher la soleil, ce qu’il fit. La Terre fut sauvée des ténèbres.
Yama, dieu des esprits et des morts.
Rôle et légende : Seigneur de la mort à tête de taureau ou buffle, symbole du pouvoir absolu du karma et souverain des Pretas, esprits affamés des enfers.
Attributs : Brandissant dans les mains un sceptre surmonté d’une tête de mort et d’une corde terminée par un crochet et un anneau, il se tient debout sur un taureau couché en union avec un humain, ce qui représente la domination des obstacles.
Les flammes autour de lui sont l’expression de son caractère irrité, non qu’il soit en colère mais il cherche ainsi à brusquer le pratiquant afin de lui faire comprendre plus rapidement certains points du Dharma.
→ C’est le moment de faire la parallèle entre les noms de certains dieux et les noms de postures en sanskrit… »Suryanamaskar« , « Kurmasana »…
Qu’appelle t-on « vayu » au yoga?…
Agni, le feu digestif…
Bonne exploration… 😉
3 comments on “Les dieux Hindous”
Julie
Bonjour Maud,
Merci pour cette découverte !
Adepte des enseignements de la médecine Ayurvédique et de la sagesse orientale, j’ignorais, jusqu’à la lecture de votre article cette partie de la culture hindou.
Comme vous dites, on comprends mieux le pourquoi du comment de l’appellation de certaines postures de yoga et termes « ayurvédiques »…c’est passionnant !
(Je découvre votre blog avec délice ! Le design, la thématique et le soin apporté à vos articles donne un vrai plaisir de lecture. Hâte de vous lire davantage.)
Julie.
Maud
Merci pour votre message Julie! Alors je continue dans cette voie 😉
J’ai découvert votre blog avec plaisir par la même occasion!
A très vite <3
William
Cool, ce site m’a beaucoup aidé, juste comme ça…