Revenir à l’essentiel

Nous naissons seulement avec ce qui est nécessaire. En entrant dans le monde, on collecte les informations, comme les arbres accumulent la mousse. 

Avec le temps, nous en sommes recouverts, comme un film étirable d’idées, d’expériences et de souvenirs qui nous rendent muets et effrayés.

Alors, apparait le besoin de revenir à l’essentiel mais avec plus de sagesse. La façon dont cela se passe est au delà de notre contrôle. Comme une météore qui se consume en entrant dans l’atmosphère, une vie, à travers le temps, se déleste de ce qui n’est plus nécéssaire. C’est une forme humaine d’érosion. Se libérer des poids qui nous alourdissent.

Apprendre et aimer sont les deux manières d’ôter les couches superflues. En étant têtu, on oppose notre résistance à plus de douceur, et devons encore et encore revenir à ce qui a réellement du sens. Personne ne se trouve épargné de ce processus exigeant.

Bien-sûr que la combustion est douloureuse. Comment pourrait-il en être autrement? C’est une initiation mystérieuse, et aussi difficile que ce soit à endurer, seulement ce qui a résisté pourra rester. Comme les pierres du feu de camp se libèrent de l’emprise des branches qui brûlent, Nous sommes finalement débarrassés de ce qui nous étrangle.

Qui aurait pu imaginer un tel destin? Qui aurait pu imaginer les façons dont la vie nous recouvre pour enfin nous libérer? Et pourtant, d’un autre côté, nous sommes dans notre plus simple appareil, doux et robustes, si nous décidons de nous aider les uns les autres.

Texte original : Things that join the sea and the sky – Mark Nepo

« We’re born with only what’s necessary, and as we move in the world, we gather things, the way trees gather moss. In time, we get covered, filmed over by ideas and experiences and memories that mute and scar us. And so, there’s a need to return to what we were born with, only wiser. The chief way this happens is beyond control. As a meteor entering the atmosphere burns off its excess, a life moving through time burns off what’s necessary. This is a human form of erosion, wearing away what’s not essential. Learning and love are the other ways to wear away what’s not essential. But being stubborn, we often resist the softer graces, and so need to be eroded back to what matters. No one is exempt from this demanding process. Of course, the burning off is painful. How could it not be? It’s a mysterious initiation, and hard as it is to endure, only what will last remains. Like a stone netted in branches held over a fire, we are in time burned free of our entanglements. Who would have imagined such a fate? Who could have imagined the ways life covers us and then sets us free? And yet, on the other side, we are bare and smooth and sturdy, if we can help each other through. »