M’asseoir en position de méditation. Ça ne ressemble en rien aux images sereines des méditants habituelles : enveloppée d’une ou deux couettes, blottie au fond de mon canapé, un dossier confortable pour soutenir mon dos.
Je ne sais pas où elle me mènera ce matin. J’ai des pistes, mais mon cerveau n’en fait qu’à sa tête. J’observe mon humeur, mes ruminations. J’entends les battements de mon cœur et tant bien que mal, j’essaie d’apaiser mon souffle. Au bout de quelques minutes, on finit par s’accorder. Il circule plus lentement dans mes narines, le ventre se soulève et s’abaisse subtilement, le rythme s’installe. Depuis quelques mois, je consacre quelques minutes à la compassion pour tous les êtres et à l’amour altruiste (fruits de mon intérêt débutant mais croissant pour le bouddhisme). Est-ce facile? Non, et certainement pas à chaque fois. Mais j’apprends progressivement à mieux maîtriser et guider mes pensées. À me défaire de l’impulsivité découlant de mes conditionnements. Je me rappelle que tous, d’une façon ou d’une autre, souffrons, et que nous ne méritons que plus d’amour et de compassion.
Je fixe mon attention sur ce que je souhaiterais “accomplir”aujourd’hui lors de ma méditation. Pratiquer la gratitude, trouver plus de confiance, ouvrir mon cœur à la vie dans son ensemble. Cultiver le silence. Observer mon cerveau tel un lac, que des remous viennent secouer de temps en temps, puis qui retrouve son immobilité. Indéfiniment.
Je médite entre 10 et 30 minutes. J’aimerais faire plus. Je m’y attèle chaque jour, j’apprends depuis des années. Je ressens l’influence positive de cette pratique sur mes émotions, le cheminement de mes pensées, mes réactions. Je me surprends régulièrement dans mes réponses et mes discussions : c’est bien moi mais je suis naturellement plus compréhensive, ouverte, douce. Créer ce silence m’est nécessaire pour avancer sur le chemin de la pratique spirituelle. Me fondre dans l’équanimité naturelle de l’esprit, me connecter à cette partie de moi que je sais toujours stable, dépouillée de toute influence extérieure, qu’elle soit produite par le train de mes pensées ou de la vie qui fait son œuvre.