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Je me demande…

Je me demande ce qui est Yoguique or not Yoguique.

Cela fait des mois que je suis affolée de voir autant de jugements, de méchanceté et d’idées aussi courtes dans le « monde » du yoga.

Je me demande comment on peut se revendiquer meilleur yogi qu’un autre.
Tu ne participes pas aux rassemblements parisiens? Tu passes du Bon Iver pendant tes séances plutôt que des mantras? Tu respires plus par la narine gauche que par la narine droite?

Dans un sens ou dans l’autre, tout est prétexte à s’opposer, à revendiquer, à choisir, à critiquer.
Ahimsa ou non violence, qui semble pourtant avoir été largement oubliée, n’est-elle pas le premier des yamas? Ahimsa n’est-elle pas une invitation à pratiquer la tolérance, la bienveillance et la compassion?
On préfère parler de « discernement ». De savoir à coup sur ce qui est bon ou « meilleur », tout cela avec intelligence. Oui, car tes idées sont mauvaises et j’ai mieux compris que toi. Ma supériorité yoguique m’offre omniscience, orgueil et prétention.

On juge des mini-shorts et des photos de postures sur Instagram, on juge ceux qui font du yin plutôt que de l’ashtanga, On juge ceux qui ne mangent pas que des légumes verts, ceux qui sont passés à coté de leur détox d’automne, ceux qui portent un jogging Décathlon et pas un Lululemon sur leur tapis.
Ceux qui ont choisi de suivre une formation de professeur de yoga plutôt qu’une autre. Même ceux qui choisissent simplement de faire une formation d’ailleurs. La pratique du yoga, c’est de toujours avoir le dessus, d’avoir le dernier mot, d’être meilleur que toi.

Je crois que quels que soient nos choix, ou notre formation, que vous passiez 10 ans à étudier le yoga en France ou un mois en Inde, ne fera pas de vous en bon enseignant.
Je crois que la pratique du yoga est propre à chacun, à son histoire, à son vécu, à ce que l’on a traversé, compris, à chercher constamment à démêler et à améliorer.

J’ai eu toutes sortes d’élèves dans mes cours. Ils sont ma plus belle et ma plus grande leçon de tolérance et d’humilité. Par leurs vies, leur failles, leurs qualités, leurs possibilités, leurs limitations, leurs grands coeurs, leurs joies, leurs tristesses, d’être « eux » simplement. Tous ceux que je n’aurais peut-être jamais rencontré dans la vie de tous les jours et qui m’apportent tant. Qui me rassurent sur mon enseignement et me suggèrent des améliorations. Qui valident qui je suis et soulèvent mes défauts.

Je me suis surprise à supprimer des « amis » sur Facebook, à ne plus suivre certains blogs, à ne plus lire certains articles. Sous le coup de l’humour (ou d’un égo défait), on se lance dans la critique à grande joie.

Mais enfin qui es tu pour juger? Tu as rencontré un guru et tu fais caca des pétales de roses? Tu es plein de préjugés, critiques à tout va mais tu fais ton pranayama? Tu es l’égo et la méchanceté incarnée mais tu bois de la spiruline?

Alors je me demande, c’est quoi être yogi aujourd’hui?

Je suis végétarienne mais je craque parfois, j’adore le vin rouge, je pratique tous les jours, une pratique physique oui, mais surtout plus intérieure, une pratique de démêlage de fils, d’échanges, d’amour.
Je publie des photos sur Instagram. Je regarde des vidéos de yoga sur youtube et je prends des cours en ligne sur Yogaglo. Je lis la Bhagavad gita. Je suis saoulée parfois. Mais autant pour les autres que pour moi même, j’essaye de ne pas juger. D’avoir l’esprit ouvert parce qu’on ne sait pas qui on a en face de soi. On ne connait rien mais on imagine puis on égratigne.

Je suis parfois fatiguée. Mais heureuse. Heureuse que cette fatigue ne soit pas le fruit d’une perte de temps à traquer le mauvais yogi, à déverser ma frustration en commentaires sur les publications Facebook, à écrire des articles pour vous dire que vous êtes merdiques.

Voilà des mois que je suis témoin et que je ne comprends pas. Sans doute le moment retourner sur mon tapis…

Crédit photo : photo by Robert Sturman / janetstoneyoga.com

Zoom sur : Le premier chakra Muladhara

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Le premier chakra est la fondation de tout notre système

→ Le bloc sur lequel tous les autres chakras se reposent. Son importance est cruciale. Il est relié à la terre, au solide, au corps, à la santé, à la survie, au matériel, à notre abilité à nous concentrer et à exprimer nos besoins.

→ Au niveau physique et corporel, Le nerf sciatique, qui voyage de notre sacrum jusqu’à nos pieds, est le nerf périphérique le plus large du corps (comme un pouce). Il fonctionne comme une racine pour notre système nerveux. Les pieds et les jambes nous permettent de nous déplacer et d’accomplir les tâches nécessaires pour survivre sur terre et dans notre environnement. Nos jambes touchent le sol et connectent notre système nerveux à la terre, l’élément clé de notre premier chakra.

→ Le premier chakra est situé à la base de la colonne vertébrale, plus précisément au niveau du périnée (entre l’anus et les appareils génitaux). Parfois, on le situe aussi en dessous.  Il est relié à la partie « solide du corps », les os, le coccyx, le gros intestin (dans lequel passe les substances solides).
Il représente notre base, notre constance.
Nous devons équilibrer ce chakra avant les autres car nous avons besoin de racines solides et de stabilité pour notre développement.

→ Dans sa symbolique, notre chakra apparait comme un lotus aux 4 pétales au centre duquel se trouve un carré. Le triangle pointant vers le bas représente Sushumna (nadi ou canal énergétique principal, il traverse et alimente tous les chakras.) Au centre du carré, on trouve le symbole du mantra « Lam » dont le son contient l’essence du chakra. Ces images et ces sons peuvent être utilisés lors des méditations.

→ La peur est le démon du premier chakra. Elle bouleverse notre sens de sécurité. Des peurs incontrôlées et fréquentes peuvent révéler que la fondation du premier chakra est endommagée. Affronter nos peurs est un moyen de réveiller Muladhara.

Ancrage et enracinement

De nombreuses voies spirituelles dénigrent l’importance de l’enracinement, pourtant c’est un processus de contact dynamique avec la terre. Cela nous permet de devenir réellement solide, présent ici et maintenant. Sans ancrage, nous sommes instables. Nous perdons notre centre.
Par nos racines, nous nous nourrissons, nous gagnons pouvoir, stabilité et développement.
Sans cette connection, nous sommes séparés de la nature, de notre source biologique. Ainsi nous perdons notre chemin.

Le premier chakra est le royaume de l’inconscient collectif : les comportements, habitudes et instincts hérités au fil de l’évolution. Lorsque nous sommes ancrés, nous sommes proches de la terre. Ancrés dans le sol, nous ne pouvons pas tomber, ce qui nous amène une forme de sécurité intérieure.

En perdant la connexion avec le sol (voyons comme les professions « physiques » sont souvent moins bien considérées que les professions « intellectuelles ») nous ne nous sentons plus en contact avec toutes les autres vies sur terre, avec la nature. En faisant surtout travailler notre intellect, nous ne considérons plus le corps et il nous fait souffrir.

Le stress dans lequel nous vivons ne nous permet plus de nous reposer, de ne régénérer. Plus nous laissons s’installer la douleur, plus nous perdons le contact.
Les pensées peuvent partir dans tous les sens mais le corps lui, reste là ou il est. On le branche dans la terre pour le recharger. Lorsque le corps se sent en sécurité, en bonne santé, notre conscience peut aller vers d’autres sphères.

Les habitudes, la routine, la répétition peuvent aussi nous permettre de nous enraciner grâce à la structure qu’elles offrent. Toutefois, les chakras doivent être équilibrés.  Même si la stabilité et l’ancrage sont indispensables, trop d’attachement à cette sécurité peut nous desservir. Nous pouvons être dépendants au confort matériel qui nous rassure et accumuler plus et plus encore. Au détriment de l’évolution spirituelle, l’attachement devient un piège, un besoin que l’on doit nourrir sans cesse.

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Survie

La conscience de notre premier chakra est orientée vers l’instinct de survie. C’est comme un programme de maintenance qui protège la santé de notre corps et nos besoins quotidiens. C’est l’instinct qui parle et fonctionne avec la faim, la peur, le besoin de se reposer, la chaleur, l’abri. Un danger à la survie active les glandes surrénales et enclenche le regain d’énergie dont nous avons besoin.

Dans le passé, nous avions besoin d’être connectés à la terre, aux saisons, aux animaux pour survivre…Aujourd’hui la situation a un peu changé. Nous allons chercher à manger au supermarché, nous appuyons sur un bouton pour avoir chaud. Nous n’avons que très rarement besoin de nous protéger des bêtes sauvages ou de garder le feu allumé.
Mais l’instinct de survie perdure et lorsque l’on perd son travail, un logement, que l’on est malade, le premier chakra est secoué. La panique qui peut nous envahir. Le chakra réagit en envoyant toutes sortes d’informations de défenses que nous devons traiter. Le corps réagit instantanément : adrénaline, augmentation du rythme cardiaque, les sens se mettent en alerte, notre conscience s’éveille.
Le chakra va analyser l’environnement intérieur et extérieur et vérifier que tout est en ordre. Que notre organisme va pouvoir survivre.

Certains conflits irrésolus, physiques ou psychologiques, peuvent nous garder piégés à ce niveau. On peut y trouver et y nourrir un sentiment d’insécurité ou de panique, qui peut également toucher d’autres domaines de la vie. Tant que la situation n’est pas réglée, on empêche la libération de la conscience à des niveaux supérieurs.

Etre et avoir sont les droits du premier chakra. Il est nécéssaire de prendre du temps pour soi, de se faire du bien, d’accepter mais aussi de recevoir. Avoir conscience et respecter nos besoins, notre vie, notre corps.

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Notre corps

Notre corps est notre maison, le véhicule de l’esprit. Même si notre attention et nos pensées s’évadent, nous gardons le même ensemble d’os et de chair pour la vie. Il changera bien évidemment tout au fil du tmeps mais il restera notre seule maison. Le premier chakra nous demande donc de comprendre et de soigner notre corps.

Apprendre à l’aimer, à l’accepter : ce sont les challenges qui nous attendent.
Le corps est la manifestation physique de notre forme personnelle. Dans notre peau et nos os se trouvent les joies et les peines, dans nos nerfs se trouvent nos besoins et nos habitudes, nos mémoires et nos talents. Dans nos gênes se trouvent notre histoire, dans nos cellules, la chimie de la nourriture que nous absorbons, notre coeur bat à notre rythme et nos muscles sont le miroir de nos activités.

Le premier chakra nous apprend à « être » notre corps. A ne pas le séparer de qui ou de ce que nous sommes. Nous sommes un tout : des milliards de cellules qui ne font qu’une.
Notre corps exprime notre vie : un poids sur les épaules, en avoir plein le dos….Lorsqu’une partie du corps nous parle, essayons de la relier à un sentiment.

Si vous voulez rendre votre premier chakra heureux, prenez soin de votre corps :  le reposer quand il en a besoin, bien manger, faire de l’exercice, lui faire plaisir : (Massages, bains, de la bonne nourriture, réconcilient le corps et l’esprit).

Manger, mettre du solide dans notre corps, nous nourrit, maintient notre forme physique. Nous ingérons les fruits de la terre. La nourriture que nous mangeons se transforme en énergie. Manger de la nourriture saine est un premier pas pour établir les bonnes fondations du premier chakra. On ne peut pas toujours manger parfaitement sain : rappelons nous que l’équilibre est plus important que la pureté.

Le premier chakra aime les protéines : la viande bien sûr et les protéines végétales (tofu, poix noix, oeufs, légumineuses…).

L’article est ponctué de 3 postures qui peuvent nous aider à réveiller l’énergie du premier chakra, voici les 4 suivantes : 

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