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Guérir

Guérir est un long processus. Sinueux, éprouvant et joyeux. Guérir survient lorsque l'on sait ce qui ne nous sert plus. Guérir survient lorsque nous sommes prêts à réparer ce qui ne va plus.

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Au fil de toi…

Je ne sais pas si le fait d’entrer dans la trentaine a changé quelque chose. Mais il me semble que cette année a pris la direction de l’apaisement. Je ressens enfin, plus de confiance, de stabilité, et de sens.

Les plus gros obstacles à mon épanouissement? Mon image et ma confiance en moi.

Depuis aussi longtemps que je m’en souvienne, j’ai toujours douté de moi. De mes capacités, de ma légitimité à dire ou à faire. En oscillant entre être facilement perdue ou déstabilisée.  Cette année, ca a enfin évolué. Je n’ai pas toujours fait les bons choix mais tout m’a mené ici. Et j’en suis plutôt heureuse. Je ne crois pas vraiment à la chance qui vous tombe dessus et que l’on ne se crée pas. Alors, il a fallu se lancer dans l’arène et je ne le regrette pas.

Deux formations avec Elena Brower d’abord. Beaucoup de choses ont été dites, écrites, de décisions ont été prises. Des retours à l’enfance, des discussions avec mes parents. Un profond travail sur moi. Je suis allée fouiller tout en bas.  Je me comprends mieux. Je comprends mieux ceux qui m’entourent.

J’ai ouvert une autre voie.

Je me suis cherchée et je crois, trouvée. Rien n’est terminé bien-sûr mais je pense que la direction choisie me permet enfin d’être alignée, en phase avec moi-même. Oui, ma voix a de l’importance. Oui, je suis plutôt douée dans mon métier. J’ai des choses intéressantes à dire et à partager. Je parle avec le coeur et j’ose enfin m’exprimer. Même dire les choses qui ne sont pas agréables (un petit miracle!)

Pendant plusieurs mois, j’ai exprimé mes difficultés et mes besoins lors d’un coaching, une vraie découverte pour moi. Mes objectifs? Etre assidue et dévouée dans ma pratique et m’exprimer avec aisance et clarté.

Je n’ai plus peur de moi.

Je n’ai plus peur, non plus, de prendre un peu de poids. Après une petite tendance à l’anorexie qui m’a poursuivie quelques années, ma relation avec mon corps commence à changer. Je pouvais me flageller pendant des jours après avoir pris un kilo. Me trouver grasse et moche. Je ne fais même pas 50 kilos. Je vois toutes ces femmes, toutes ces formes, toutes ces silhouettes. Et je les trouve belle. Pourquoi est ce que je n’arrive pas à m’accepter moi? Je ne veux pas dire que cette obsession est ridicule car elle est là. Et même si elle a tendance à s’effacer, il y a encore quelque chose ici que je dois comprendre. Sur le yoga et le fait de s’aimer tel que l’on est, vous voyez, j’ai encore du chemin à faire. Mais le tout est de progresser.

Ma pratique du yoga aussi a changé.

Elle est devenue plus calme, plus méditative. J’y suis dévouée. Entre nous, il y a toujours des hauts et des bas mais cette année, nous avons resserré les liens. J’ai trois formations prévues l’année prochaine. Certaines physiques, d’autres spirituelles. Le yoga m’accompagne, me guide, me soutient. Il m’invite à prendre soin de moi et à évoluer. Je me lève avec lui, en respirant et en méditant. Il ne dicte pas ma conduite ou mes choix mais j’essaie de vivre en prenant exemple sur sa sagesse et sa bienveillance. Une histoire d’amour? 

La somme de ces introspections et de la pratique du yoga m’ont re-stabilisé. Si j’ai eu l’impression de perdre pieds, je me sens à nouveau bien ancrée et encore mieux, prête à me déployer. J’ai envie d’esprit ouvert et d’explorations. D’assumer mes envies et mes choix.  D’écouter attentivement. D’être réceptive. De m’aimer. De t’aimer. Et de rire.

Je ne sais pas ce que l’année qui vient me réserve. L’année qui vient de passer a été pleine de surprises et en un sens, capitale. Ce que j’en retiens est cet amour immense que j’ai pour la vie. Dans tout ce qu’elle a offrir. Je la chéris pour tout ce qu’elle met sur ma route, même si, parfois, on se fait un peu la gueule, elle et moi.

A ce qui vient, je veux aimer. A ce qui vient je veux donner. Avec beaucoup, beaucoup de joie.

Crédit photo : Brigitte Baudesson

Une prof de yoga isolée

Je ne suis pas parisienne. Je ne vis même pas dans une grande ville. Je ne suis pas un « influenceur » sur les réseaux sociaux, encore moins « amie » avec les professeurs stars du yoga. Bref, je suis une prof de yoga isolée.

Pourtant je fais mon métier avec tout mon coeur. Mon studio de yoga, ouvert il y a 3 ans, compte plus de 500 élèves. Avec qui j’ai crée de véritables amitiés et beaucoup de complicité. Je me réveille chaque jour avec la volonté d’améliorer ma pratique pour améliorer la leur et leur offrir tout le bien-être dont ils ont besoin.

Il m’est difficile de m’absenter car je travaille seule. Partir en vacances peut-être synonyme de culpabilité. Continuer de former…La plupart du temps incompatible. Prendre un cours de yoga? Les plus proches sont à 45 minutes…La plupart du temps, c’est au même moment que j’enseigne.

Alors souvent les doutes apparaissent : ne pas se sentir légitime, se sentir nulle ou incompétente, se comparer. Et finalement…Est ce que j’ai besoin de me mettre autant de pression? Je viens d’avoir 30 ans, mon studio fonctionne bien et je suis heureuse de ce que je fais chaque jour.

Il y a quelques années encore, j’avais mal partout, raide comme un piquet et irritable dans les mêmes proportions. Je regrette de ne pas pouvoir parcourir le monde pour me former ou faire des retraites avec tel ou tel professeur qui m’inspire. Mais chaque chose en son temps. Ce moment viendra. Je sais que le travail, la patience, l’authenticité porteront leurs fruits.

Certains jours sont plus difficiles que d’autres et j’ai besoin d’en parler. Les réseaux sociaux, source de quelques complexes n’est ce pas? Sont aussi un lieu de partage et moi qui était absolument réfractaire à toutes formes d’échanges virtuels , je me rends compte du contraire! J’ai besoin d’échanges, de soutien, de partager, de savoir que je ne suis pas complètement seule ou isolée. Dans mon entourage, difficile de papoter anatomie ou yoga Sutras. Et avec les autres yogis de la toile, oui!

Parfois je me dis que j’aimerais vivre dans une grande ville pour profiter de tous ses cours, ses formations, ses possibilités. Mais comme partout, on me dit que la concurrence est rude et même que les coups sont bas. Que l’éloge de l’hyper flexibilité et de la musculature est de rigueur et détermine la qualité de ton enseignement.

Je suis fine parce que je fais du sport, parce ce que je mange bien, parce que j’ai envie de prendre soin de moi. Je n’ai pas besoin de faire une semaine de détox par mois pour prouver à qui que ce soit que je suis une vraie yogi. Je ne veux pas être une star hollywoodienne, ni que tout le monde m’admire quand j’arrive dans une pièce. Le yoga n’est pas censé développer ou nourrir un monstre d’égo. J’ai encore quelques années devant moi pour acquérir en prestance.

Si pour certains, être une prof de yoga de province semble insignifiant, ça a changé ma vie, et sans vouloir me lancer des fleurs…Ca a peut-être apporté de jolies choses dans la vie des autres…

Photos : unsplash.com 

Les pépites de la semaine #10

Aujourd’hui je vous présente mes favoris de la semaine! Le soleil refait son apparition, commence à réchauffer le corps et nous promet le retour des vrais beaux jours et des jardins fleuris. Je vous écris  avec le sourire depuis mon bureau ensoleillé, ravie de partager mes lectures et autres découvertes!

♥ On commence par le blog « Ca se saurait« . Son auteure, Sabrina, partage idées et astuces sur les petits gestes du quotidien et s’interroge aussi sur des questions plus profondes, notamment sur  les droits des femmes (On discute violence, pilule…) Un blog qui vaut le détour!

L’article de Cécile du Palais Savant, qui apporte un nouvel éclairage sur le cycle féminin et ça fait du bien! J’en conseille la lecture à tous, aux hommes comme aux femmes, on en sortira tous grandi!

♥ J’aime beaucoup lire les avis de Victoria du blog Mango and Salt sur ses dernières lectures, et c’est grâce à elle que j’ai découvert la saga « la Passe-miroir » de Christelle Dabos. Je crois bien que j’ai apprécié de premier tome autant qu’elle! Je l’ai lu en une semaine, et je viens d’offrir les deux premiers tomes à mon père pour son anniversaire. De mon côté j’attends un peu avant de commander le deuxième tome…juste pour le plaisir de garder le suspense et de me replonger ensuite dans l’univers des livres, sans pouvoir m’arrêter!

♥ J’avais découvert Passion Planner sur Instagram…Et puisque je suis en pleine phase de réorganisation, je me suis dit que c’était le bon moment! Je l’emmène partout avec moi, je note tout dessus et je me demande comment j’ai fait avant de l’avoir!

♥ Pas de pépites sans MANGER alors, on teste la recette de Bollywood Kitchen, des cakes à la betterave pour changer et pour se régaler!

♥ Sur le blog « Et pourquoi pas Coline », on apprend à faire une lessive green et responsable. Je n’ai pas encore essayé mais j’ai été convaincu par l’article de Camille. Plutôt qu’utiliser des produits qui nous tuent à petit feu, autant agir tout de suite!

Belle semaine et douce semaine les yogis! <3

Je me demande…

Je me demande ce qui est Yoguique or not Yoguique.

Cela fait des mois que je suis affolée de voir autant de jugements, de méchanceté et d’idées aussi courtes dans le « monde » du yoga.

Je me demande comment on peut se revendiquer meilleur yogi qu’un autre.
Tu ne participes pas aux rassemblements parisiens? Tu passes du Bon Iver pendant tes séances plutôt que des mantras? Tu respires plus par la narine gauche que par la narine droite?

Dans un sens ou dans l’autre, tout est prétexte à s’opposer, à revendiquer, à choisir, à critiquer.
Ahimsa ou non violence, qui semble pourtant avoir été largement oubliée, n’est-elle pas le premier des yamas? Ahimsa n’est-elle pas une invitation à pratiquer la tolérance, la bienveillance et la compassion?
On préfère parler de « discernement ». De savoir à coup sur ce qui est bon ou « meilleur », tout cela avec intelligence. Oui, car tes idées sont mauvaises et j’ai mieux compris que toi. Ma supériorité yoguique m’offre omniscience, orgueil et prétention.

On juge des mini-shorts et des photos de postures sur Instagram, on juge ceux qui font du yin plutôt que de l’ashtanga, On juge ceux qui ne mangent pas que des légumes verts, ceux qui sont passés à coté de leur détox d’automne, ceux qui portent un jogging Décathlon et pas un Lululemon sur leur tapis.
Ceux qui ont choisi de suivre une formation de professeur de yoga plutôt qu’une autre. Même ceux qui choisissent simplement de faire une formation d’ailleurs. La pratique du yoga, c’est de toujours avoir le dessus, d’avoir le dernier mot, d’être meilleur que toi.

Je crois que quels que soient nos choix, ou notre formation, que vous passiez 10 ans à étudier le yoga en France ou un mois en Inde, ne fera pas de vous en bon enseignant.
Je crois que la pratique du yoga est propre à chacun, à son histoire, à son vécu, à ce que l’on a traversé, compris, à chercher constamment à démêler et à améliorer.

J’ai eu toutes sortes d’élèves dans mes cours. Ils sont ma plus belle et ma plus grande leçon de tolérance et d’humilité. Par leurs vies, leur failles, leurs qualités, leurs possibilités, leurs limitations, leurs grands coeurs, leurs joies, leurs tristesses, d’être « eux » simplement. Tous ceux que je n’aurais peut-être jamais rencontré dans la vie de tous les jours et qui m’apportent tant. Qui me rassurent sur mon enseignement et me suggèrent des améliorations. Qui valident qui je suis et soulèvent mes défauts.

Je me suis surprise à supprimer des « amis » sur Facebook, à ne plus suivre certains blogs, à ne plus lire certains articles. Sous le coup de l’humour (ou d’un égo défait), on se lance dans la critique à grande joie.

Mais enfin qui es tu pour juger? Tu as rencontré un guru et tu fais caca des pétales de roses? Tu es plein de préjugés, critiques à tout va mais tu fais ton pranayama? Tu es l’égo et la méchanceté incarnée mais tu bois de la spiruline?

Alors je me demande, c’est quoi être yogi aujourd’hui?

Je suis végétarienne mais je craque parfois, j’adore le vin rouge, je pratique tous les jours, une pratique physique oui, mais surtout plus intérieure, une pratique de démêlage de fils, d’échanges, d’amour.
Je publie des photos sur Instagram. Je regarde des vidéos de yoga sur youtube et je prends des cours en ligne sur Yogaglo. Je lis la Bhagavad gita. Je suis saoulée parfois. Mais autant pour les autres que pour moi même, j’essaye de ne pas juger. D’avoir l’esprit ouvert parce qu’on ne sait pas qui on a en face de soi. On ne connait rien mais on imagine puis on égratigne.

Je suis parfois fatiguée. Mais heureuse. Heureuse que cette fatigue ne soit pas le fruit d’une perte de temps à traquer le mauvais yogi, à déverser ma frustration en commentaires sur les publications Facebook, à écrire des articles pour vous dire que vous êtes merdiques.

Voilà des mois que je suis témoin et que je ne comprends pas. Sans doute le moment retourner sur mon tapis…

Crédit photo : photo by Robert Sturman / janetstoneyoga.com

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